Mise à jour d’EDbox par satellite

Une vingtaine de vidéos éducatives sont depuis fin juillet quelque part dans le ciel sur un satellite d’Eutelsat.

Elles sont régulièrement envoyées sur Terre en vue d’être captées par des EDbox et ainsi mises à disposition d’enseignants et élèves d’écoles éloignées de tout.

Deux EDbox de démonstration, connectées à des récepteurs satellites, seront présentées au prochain salon de l’IBC mi-septembre à Amsterdam sur les stands d’Eutelsat et de la société Enensys.

Ce n’est à ce stade qu’une preuve de concept, mais imaginez le potentiel ! Illustrons le par deux exemples :

  • Tous les écoliers d’un pays pourraient regarder tous les jours les enregistrements vidéo de cours donnés par des enseignants référents de leur pays et dans leur langue.
  • Chacun sait que lorsqu’un pays africain lance un projet numérique éducatif, il n’existe quasiment aucun contenu local. C’est le projet qui déclenchera la création de contenus locaux, lesquels viendront au fil de l’eau lors des mois et des années qui suivent. Le satellite permettrait d’envoyer régulièrement les nouveaux contenus locaux dans toutes les écoles du pays.

Comment ça marche ? C’est relativement simple, car le dispositif s’appuie sur la norme européenne DVB-NIP (ETSI TS 103 876). Le récepteur compatible avec cette norme dépose les fichier reçus sur le stockage de l’EDbox qu’il a monté par NFS. L’EDbox ajoute tous les fichiers reçus dans son environnement. Il peut s’agir de fichiers statiques qui iront dans Nextcloud, de formations scénarisées qui iront dans Moodle, ou de contenus encyclopédiques qui iront dans Kiwix.

Le master de l’EDbox et sa documentation disponibles en téléchargement !

L’image du master EDbox, compatible avec le Raspberry PI et les smarthphone Android rootés, est en téléchargement sur ce lien (7,5 GB). Les logiciels spécifiques EDbox sont sous licence GNU GPL. La procédure d’installation de cette image est disponible en cliquant ici.

Toute la documentation EDbox est téléchargeable sur ce répertoire sous licence CC-BY-NC-SA.

Pour toutes questions, demandes de support, suggestions, etc. rendez vous sur Github.

 

Partenariat avec UCLouvain et Benescio Africa

Un nanoserveur Moodle pour tous… et partout !

Des partenaires de l’université catholique de Louvain en Belgique – via la plateforme https://benescio.africa/ – et l’association ED4free ont initié un partenariat autour de l’EDphone.

L’EDphone, c’est ce dispositif conçu par ED4free (https://ed4free.org/edphone/) qui permet l’installation de nanoserveurs éducatifs Moodle, Nextcloud, Wikipedia, etc., le tout dans un smartphone ! L’objectif est de permettre à des enseignants de diffuser des ressources éducatives là où l’Internet, voire l’électricité, ne sont pas toujours disponibles.

C’est lors du Moodle Moot qui s’est tenu à Troyes en juillet 2023 que Thierry Coilhac – Président fondateur de l’association EDPhone4free – et Miguël Dhyne de l’UNamur, Myriam De Kesel et Jim Plumat de l’UCLouvain ont fondé un partenariat.


Sur la photo de gauche : Thierry Coilhac, Jim Plumat et Miguël Dhyne. Sur la photo de droite, Thierry Coilhac et Myriam De Kesel

Ce partenariat vise d’une part la mise au point d’une procédure visant l’installation facile et aisée de nanoserveurs sur tout type de smartphone. D’autre part, il s’agit de produire un vadémécum et des capsules vidéo permettant à tout un chacun de s’approprier la démarche d’installation et d’utilisation d’EDphone permettant la diffusion de ressources pédagogiques libres.

Pour tout contact :

Thierry Coilhac : thierry.coilhac@ed4free.org

Miguel Dhyne : miguel.dhyne@unamur.be

Myriam De Kesel : myriam.dekesel@uclouvain.be

Jim Plumat : jim.plumat@uclouvain.be

EDbox 2022, un excellent cru !

Quel est le point commun entre l’EDbox et le champagne ?

L’année 2022 aura été excellente, à la fois en qualité et en quantité.

1      En qualité, deux innovations majeures voient le jour sur l’EDbox.

Remontée des données d’usage dans un objectif de statistiques

Cette fonctionnalité nous a été commandée par le SCAC de l’ambassade de France à Madagascar.

Comment ça marche ?

Rappelons que nous utilisons l’environnement Nextcloud, une sorte de Google Drive mais en logiciel libre, pour gérer des contenus. Nextcloud est installé sur l’EDbox pour mettre à disposition toutes sortes de contenus (PDF, vidéo, etc.). Il est également installé sur notre serveur sur internet que nous appelons EDcloud. Un mécanisme de synchronisation, basé sur les commandes linux “mount -dafvs” et “rsync” permet de mettre à jour une EDbox avec un répertoire sur l’EDcloud. Ainsi, on prépare une à mise à jour en contenus sur un répertoire en ligne de l’EDcloud, cette collecte de contenus pouvant faire appel à un grand nombre de contributeurs distants, puis on demande à toutes les EDbox concernées d’aller les télécharger par synchronisation. Cela nécessite évidemment de la connecter ponctuellement à Internet, ce qui peut se faire simplement via un smartphone configuré en point d’accès wifi.

Pour les statistiques c’est pareil mais dans l’autre sens. Chaque EDbox stocke les logs du serveur http Nginx directement au format CSV et les envoie régulièrement à l’EDcloud. La fréquence d’envoi est paramétrable. Par exemple, au bout d’une semaine après le dernier envoi de logs l’EDbox enverra de nouveau ses logs la prochaine fois qu’elle aura accès à internet. Il suffira alors de la connecter à internet.  Cette opération est d’autant plus automatique que l’EDbox mémorise les points d’accès wifi avec lesquels elle a été connectée. Ainsi, un gestionnaire n’aura qu’à s’en approcher avec son smartphone en point d’accès wifi, les logs seront envoyés automatiquement dans les 5 minutes, le temps que le cron passe.

 

Un master unique et des cartes SD identiques pour les EDbox et EDphone.

Rappelons que l’EDbox tourne sur Raspberry PI, alors que l’EDphone dont le périmètre fonctionnel est strictement identique tourne sur un smartphone sur lequel nous avons installé un environnement linux Debian dans un chroot via l’application Linux Deploy.

Dans la nouvelle version, l’EDbox et l’EDphone ont le même master, c’est-à-dire exactement le même environnement en termes de logiciels et de contenus.

Mieux ! Si on produit une carte SD contenant ce master, par exemple avec l’utilitaire Win32diskImager, on peut la mettre indifféremment dans un Raspberry PI ou dans un smartphone.

C’est très pratique, car pour le même projet on peut utiliser soit des Raspberry PI soit des smartphones, soit un panachage des deux, selon les usages. L’EDphone sera particulièrement adapté pour équiper un enseignant qui pourra inviter ses élèves à y télécharger ses supports de cours sur son smartphone. Et si l’enseignant à toujours son EDphone sur lui la réciproque est vraie : l’EDphone a toujours avec lui un enseignant disponible pour un accompagnement. Globalement l’EDphone est adapté pour des usages mobiles, instantanés et accompagnés. L’EDbox reste pertinente pour équiper une salle même si un EDphone convient tout aussi bien.

Comment ça marche ?

La carte SD est à la base une carte SD pour Raspberry PI. Mais nous avons pris soin de migrer dans le même répertoire /edphone tout ce qui est spécifique aux services et aux contenus. Notamment …/html,  les /data de Moodle et Nextcloud, les Zim de Kiwix , mais aussi les fichiers de configuration de Nginx, et aussi /var/lib/mysql.

Nous avons mis cette carte SD dans un smartphone où Linux Déploy y a créé des répertoires contenant deux environnement Debian 10 en s’appuyant sur Debootstrap qui aurait pu être utilisé manuellement. Un répertoire /debian32 pour téléphones fonctionnant sur processeurs ARM 32 et un répertoire /debian64 pour ceux tournant sur processeur AMR 64. Ces deux environnements Debian pointent sur le même répertoire applicatif /edphone que l’environnement Raspberry vu précédemment. Nous avons également forcé les uid et gid de mysql à prendre les mêmes valeurs que sur Raspberry PI afin d’éviter tout problème de droits d’accès.

Si nous mettons la carte SD dans un Raspberry PI celui-ci boot directement sur le système installé dans la racine /, et s’appuie sur l’environnement applicatif présent sur /edphone.

Si nous mettons la carte SD dans un smartphone, Linux Deploy monte selon les cas le système Debian présent sur /debian32 ou /debian64, lesquels s’appuient sur le même environnement applicatif /edphone que le système du Raspberry PI. Le fonctionnement du smartphone est alors strictement identique à celui du Raspberry PI.

On obtient en final exactement les mêmes services sur EDbox et EDphone.

Nous avons par ailleurs constaté que les performances sont du même ordre sur EDbox et EDPhone, ce qui s’explique par le fait que les caractéristiques techniques des cartes mères, processeurs, RAM et stockages sur SD sont similaires.

Puisque les EDbox et EDphone s’appuient sur les mêmes masters, stockés sur les mêmes cartes SD, et fournissent ainsi les mêmes services, nous leur avons donné un nom unique l’EDbox II.

2      En quantité, 155 unités d’EDbox II déployées à Madagascar

Cette nouvelle version d’EDbox est en cours de déploiement à Madagascar.

140 EDbox II sur Raspberry PI 4 4GO équiperont des lycées et centre de formation d’enseignants dans le cadre d’un projet financé et géré par le SCAC (ambassade de France) en collaboration avec la DSI du ministère de l’éducation qui a été formée à cette technologie.

15 EDbox II sur smartphones reconditionnés équiperont deux lycées pilotes de l’ile, en partenariat avec l’ONG Accesmad, sous l’apellation EducPhonr, avec un usage cible analogue à celui d’une bibliothèque scolaire : les enseignants pourront les emprunter pour une durée pouvant aller de quelques heures pour une utilisation dans l’établissement à quelques semaines pour une utilisation chez eux.

 

Pour la suite, nous allons contacter les grandes entreprises et organismes publics qui équipent leurs collaborateurs de smartphones, et leur demander de donner les smartphones de la génération précédentes suite à un renouvellement de parc. Une entreprise de 30 000 collaborateurs qui offrirait 10 000 smartphones usagés permettrait d’équiper 10 000 établissements scolaires africains avec un  mini serveur éducatif sur lequel les enseignants, parents et élèves qui disposent d’un smartphone pourraient venir consulter et télécharger des contenus pédagogiques. Et là, Champagne !

Rétrospective 2021

Joyeuse année 2022 !

C’est le moment de vous parler de ce que nous avons fait en 2021.

D’un point de vue Produit nous avons :

    • migré sur Raspberry PI 4 et Debian 10 (voir article L’EDbox 2021).
    • finalisé nos travaux sur l’installation d’un serveur éducatif sur smartphone Android (voir EDphone). Il est aujourd’hui opérationnel.
    • réinstallé l’EDcloud qui avait été hacké et infesté par des générateurs de spam.

D’un point de vue projet de déploiement, nous avons :

    • livré les EDbox aux Alliances Française de Tunisie et du Burundi.
    • réalisé le Master pour les EDbox du projet FISONG de Solidarité Laïque au Burkina Faso. Bravo à Bibliothèques Sans Frontière pour les 40 GO de contenus ciblés qu’ils ont fourni pour ce projet.
    • livré les EDbox en Mauritanie dans le cadre du projet Formadis-FLE soutenu par l’ambassade de France.
    • livré les premières EDbox à Madagascar où elles équiperont des lycées et centres de formation des enseignants dans le cadre d’un projet financé par le SCAC.
    • initialisé une synergie avec Aide et Action Burkina à qui nous avons prêté un kit EDbag afin de mener un pilote d’usage dans des EECREQ (écoles éclairées centres de ressources de qualité).

Aujourd’hui 19 janvier 2022, ED4free fête ses 5 ans d’existence. Cinq années après, les mini serveurs éducatifs “off-line”, permettant d’accéder à des contenus numériques sans internet, gardent tout leur intérêt. Nous sommes fiers d’avoir fait profité de notre expertise dans 17 pays d’Afrique : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Conakry, Iles Comores, Madagascar, Togo, Mali, Mauritanie, Maroc, RD Congo, Sénégal, Tchad, Tunisie.

L’EDbox 2021

Hello !

L’édition 2021 de l’EDbox intègre un grand nombre de nouveautés.

Au niveau matériel,

  • Nous avons adopté la carte mère Raspberry PI 4, dans sa version 2GO ou 4GO de RAM (la rupture de stock sur les 2GO nous a aidé a passer en 4GO)
  • Le boitier est désormais un Geekworm, a forte dissipation de chaleur, d’autant plus qu’un contact est assuré via des pad thermiques, dont un en cuivre pour le chip processeurs. Ce boitier constitue en fait un véritable radiateur entourant la carte mère.
  • L’antenne wifi externe a été remplacée par un dongle, tout aussi puissant, mais avec moins de risque de casse ou de perte. Il est basé sur le chipset Ralink RT5370 dont nous nous sommes aperçu que le driver est désormais natif dans l’OS.

Le système d’exploitation est maintenant Debian 10 Buster (en fait Raspbian). PHP est passé en version 7.3, avec toujours maria-DB (MySQL) en base de donnée et Nginx en serveur http.

WordPress est installé avec l’outil d’édition élémentor avec lequel nous avons créé des pages d’accès aux contenus via de belles vignette et non plus de simples liens clickables.

Nextcloud est passé en version 22, hélas moins performante que les versions précédentes. Pas de panique, nous nous somme aperçu qu’il suffisait de désactiver toutes les « app » pour retrouver des temps de réponse corrects, sachant que l’accès aux répertoires par lien partagé est visiblement moins consommateur que le mode connecté. La synchronisation de répertoires avec notre Nextcloud en ligne (Edcloud) est toujours assuré par les trois commandes exécutées par php :  « mount – davfs » du répertoire distant, puis « rsync » entre le répertoire distant et le répertoire local, puis « occ sync » (ne pas oublier de modifier le sudoer en conséquence)

Moodle est maintenant en version 10 avec un thème Fordson. Inutilisé jusqu’à présent, il est aujourd’hui proposé comme alternative à WordPress en front pour gérer l’accès aux contenus, l’avantage étant une grande souplesse pour gérer une arborescence, ajouter des contenus, masquer / afficher des contenus et répertoire. Il permet également de gérer des profiles dont les ressources accessibles sont différentes (par exemple un profil collège, un profil lycée, etc.). Il permet également de créer des parcours de formation.

Nextcloud et Moodle sont complémentaires : les contenus (vidéos, pdf, etc.) peuvent être chargés par centaines dans Nextcloud où il restent directement accessibles, Moodle fournit un accès plus propre soit à des sous répertoires soit à des contenus unitaires que l’on souhaite mettre en avant.

Quelques optimisations ont été apportées :

  • Nous avons profité de la RAM supplémentaire pour créer un disque RAM utilisé pour le cache PHP de NGINX
  • En complément nous avons implémenté Ocache sur php-fpm et redis pour Nextcloud

Côté réseau, grosse surprise ! Nous nous sommes aperçu que le système choisit arbitrairement quel interface wifi sera wlan0 et quelle autre sera wlan1. Or nous voulons absolument que wlan1 corresponde au dongle qui a des performances bien supérieures au wifi interne (surtout avec un boitier en alu).  La solution n’a pas été simple mais fonctionne parfaitement :

  • Un shell script lancé dans le cron identifie l’adresse mac de l’interface interne (c’est une adresse de raspberry, donc qui commence ‘par b8:27’ ou ‘dc:a6’ ou ‘e4:f5’) et en déduit l’adresse mac du dongle. Ce shell crée ensuite des fichier d’init dans /etc/systemd/network/.
  • Au démarrage, le système lit ces fichiers d’init et force l’interface dont l’adresse mac est celle d’un raspberry à prendre le nom de wlan0, et l’autre à prendre le nom wlan1.

C’est d’autant plus important qu’on lit sur les forum que le nombre de connexions simultanées a été fortement réduit sur le RAspberry PI4, et nous avons constaté que le système affecte très souvent wlan0 au dongle (sans doute pour la même raison, l’interface interne peu performante se manifeste moins vite, le wifi sur USB passe devant)

Côté Kiwix, rien de  neuf,  cela fonctionne toujours parfaitement.  Nous attendons avec impatience que leur nouveau produit « Zim It » soit disponible. Il permettra d’aspirer un site (avec l’accord du propriétaire évidement), de le mettre au format Zim, ce site pourra alors être très simplement rendu disponible dans l’EDbox.

Prochain article : comment transformer un smartphone en EDbox !
(si si … avec Debian 10, php/mysql/nginx, WordPress, Nextcloud, Moodle et Kiwix)

Pour toute question n’hésitez pas à m’écrire sur ED at ed4free.org

ED